Riopelle, behind the scene

03.08.23
Par Cristina Sanchez-Kozyreva

Cinq révélations sur les relations artistiques et personnelles qui ont façonné l'œuvre de Jean-Paul Riopelle, en coulisses de son exposition monographique à la Fondation Maeght.

1. Les amis de mes amis…

C’est André Breton qui présente Jean-Paul Riopelle à Aimé Maeght en 1947, dès son arrivée en France, avant même sa rencontre avec Joan Mitchell. Riopelle devient aussi très proche du fils Maeght, Adrien, et partage les grandes tablées familiales où se mêlent artistes, actrices et acteurs dans le sud de la France et les sorties en mer sur son bateau. Par ailleurs, il est galvanisé par la collection personnelle de masques inuits de Breton, et s’en inspire notamment pour la série des Rois de Thulé.

2. Une exposition est née

“Est-il plus jeune ou plus âgé que moi?” Cette question innocente à propos de Riopelle a été posée par Adrien Maeght à sa fille Isabelle en fin de repas il y a trois ans. C’est en réalisant que le centenaire de la naissance de son ami approchait, qu’Adrien se serait exclamé: “Il faut absolument faire quelque chose!”

3. Une histoire de famille…

La curatrice de l'exposition, Yseult Riopelle, est également la fille de l'artiste. En 1966, elle danse avec la troupe de Merce Cunningham à la Fondation, lors de la première représentation en France du chorégraphe américain. Un jour, lors d'une séance de travail, Yseult apporte des carnets de dessins contenant des croquis de décors inspirés par la performance de Cunningham que Riopelle dessina en 1967. L’équipe curatoriale est tellement emballée qu’on décide de leur donner vie à travers une collaboration avec le Pavillon Bosio et le danseur Noé Soulier.

Passages de Noé Soulier à la Fondation Maeght dans les décors de Jean Paul Riopelle. Photo : Nicolas Vella
Passages de Noé Soulier à la Fondation Maeght dans les décors de Jean Paul Riopelle - Photo : Nicolas Vella

4. L’œuvre “grandeur nature”

Chevreuse (301 x 391 cm) est le plus grand tableau de Riopelle, acquis par le Centre Pompidou en 1960. Le conservateur du musée, Claude Schweisguth, décrit l'artiste comme celui qui peignait “la sensation physique qu’on éprouve au contact de la nature”. Il n’avait pas été exposé depuis au moins dix ans avant cette exposition à la fondation Maeght.

Jean-Paul Riopelle, Chevreuse, 1954. Photo : Roland-Michaud
Jean-Paul Riopelle, Chevreuse,1954. Photo : Roland-Michaud

5. Pièces uniques

Riopelle détestait les éditions. Malgré cela, il se passionne pour la presse lithographique que les Maeght avaient construite pour Miró, y travaillant même la nuit après le départ des employés. Il va cependant en détourner l’utilisation et créer des œuvres uniques en retravaillant les pièces grâce au dessin et au collage.

Aimé Maeght et Jean Paul Riopelle, Fondation Maeght, 1969. Photo : Jacques Robert

Parfums d’ateliers, Jean Paul Riopelle. Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence → 12.11.23