Longer la Côte occitane

Parcours Plein Sud - Côte occitane

Musée d’art moderne de Céret, MRAC ou musée-bibliothèque Pierre André Benoit (PAB)... ce parcours révèle une grande richesse de collections, dont celle de l’incontournable Carré d’art Nîmes, une destination en soi. On y découvrira également des lieux aussi éclectiques qu'une ancienne friche industrielle réhabilitée (le Centre régional d’art contemporain Occitanie à Sète), un ancien chai (le Musée des Arts Modestes de Sète), ou encore le MO.CO., véritable écosystème artistique au cœur de Montpellier, sans oublier de faire un détour dans une petite rue du centre-ville pour flairer la jeune scène contemporaine chez Mécènes du Sud.

1/11 Mrac Occitanie - Sérignan

Sylvie Fleury. Thunderb

À travers une esthétique pop et des matériaux - voire des objets - empruntés au monde du luxe, de la mode, des cosmétiques ou encore de l’automobile, Sylvie Fleury expose les paradoxes de notre culture obsédée par les apparences et l’image. Elle utilise le langage de la publicité et du marketing non pas pour vendre un produit mais pour analyser la machine qui fabrique le désir de consommation. L’artiste présente des installations emblématiques telles que les Shopping bags - œuvre ready-made issue d’une journée d’achats - des sculptures et peintures détournant avec humour les œuvres minimales des artistes modernes américains, des pièces en néons aux slogans publicitaires, des vidéos mettant en scène des femmes et des voitures de collection, des peintures inspirées par des palettes de maquillage de marques célèbres et une peinture murale in situ, clin d’œil à l’artiste Daniel Buren.

2/11 CACN – Centre d’Art Contemporain de Nîmes - Nîmes

Un monde fissuré​

L’exposition réunit cinq artistes issus de la Région Occitanie, une terre aride sujette au réchauffement climatique. À travers leurs œuvres, chacun.e, nous signale de petits échecs, des erreurs ou des incompréhensions qui pourraient sembler anodines. Par l’usage des formes de la peinture, de la sculpture, de la vidéo ou de l’installation, ils nous font voir des brisures, des objets fragmentés, retouchés, voire recousus. Face aux récits inachevés, aux histoires qui s’étiolent, nous devenons spectateurs des fissures. Il y a là des énigmes à démêler, tantôt formelles ou narratives. Les récits de Socheata Aing, Salomé Angel, Émilie Franceschin, Sam Krack et Suzy Lelièvre se répondent, peu à peu, au fil du dédale des salles du CACN.​

En partenariat avec Document d'artistes d'Occitanie.

3/11 Mrac Occitanie - Sérignan

Anna Meschiari. Les dormeur.euse.x.s

Anna Meschiari, septième lauréate du Prix Occitanie Médicis 2024, propose une exposition inédite pour le Mrac à Sérignan.

Le temps de la résidence de trois mois à la Villa Médicis à Rome, lui a permis d’explorer de multiples sources d’influences comme l’art étrusque, les projets de l’architecte Marta Lonzi (membre dans les années 70 du mouvement « Rivolta Femminile ») ou encore de s’approcher de la figure de Plautilla Bricci (première femme architecte et peintre baroque reconnue de l’histoire). Ces prospections ont été complétées par des recherches issues d’ouvrages ou d’archives provenant de bibliothèques ou de musées italiens et français.

Forte de ce répertoire de formes, d’idées et d’intentions, Anna Meschiari livre une installation immersive mêlant pour la première fois vidéos, peintures sur toiles libres, sculptures et architecture au sein d’un même espace.

4/11 Musée International des Arts Modestes (MIAM) - Sète

SUPERBEMARCHÉ. Papiers d’agrumes & Co.

Chargés de valeurs mercantiles, émotionnelles ou artistiques, des images imprimées traversent plus ou moins discrètement nos vies de consommateurs en les rendant plus belles. Fuyant leur destin éphémère, certaines deviennent objets de collection, comme les papiers de soie qui entourent les agrumes, dont le MIAM possède plusieurs milliers de spécimens, suite à des donations d’importantes collections institutionnelles et privées. Souvent anonymes, ces lettrages, signes et images qui voyagent et passent des frontières véhiculent à travers le monde la représentation d’une industrie agroalimentaire globalisée dont nous sommes héritiers.

Cette exposition dont le commissariat est le fruit d’un dialogue entre le duo de designers graphiques Rovo (Gaëlle Sandré et Sébastien Dégeilh), Françoise Adamsbaum (directrice du Miam) et Gaëlle Maury (directrice de La Fenêtre) poursuit une réflexion sur les croisements possibles entre Arts Modestes et Arts Appliqués amorcé depuis 2022 entre Le MIAM et La Fenêtre.

5/11 Carré d’Art - Nîmes

Vivian Suter, Disco

Vivian Suter travaille quotidiennement, en plein air, dans son jardin de Panajachel au Guatemala, où elle vit depuis les années 1980. Elle laisse ses toiles au dehors et intègre dans sa peinture les facteurs externes tels que l’humidité, la lumière, la flore et la faune constituant ainsi une documentation de son environnement de vie. Sur certaines d’entre elles, des brindilles ou feuilles sont venues s’y coller, on devine des traces de pattes de chiens ou de la pluie qui a délavé la peinture.

Comme pour chaque occurrence de l’exposition Disco, précédemment dévoilée au MAAT à Lisbonne et au Palais de Tokyo à Paris, les toiles réalisées ces dernières années sont réagencées de manière libre et spontanée en fonction de l’architecture des lieux. Elles s’accumulent et se superposent sur toute la hauteur des murs, flottent dans le vide, sont suspendues à des structures ou s’amoncellent à même le sol. Près de 400 œuvres viennent dialoguer à Nîmes avec l’architecture de Norman Foster pour proposer une nouvelle immersion au regardeur dans une saturation de l’espace.

L’exposition Disco de Vivian Suter a été organisée par le MAAT, Lisbonne et le Palais de Tokyo, Paris. Elle bénéficie du soutien à la production artistique et du partenariat de ArtWorks.

6/11 Musée-bibliothèque Pierre André Benoit - Alès

Alechinsky sur papier

Cette exposition rétrospective des œuvres sur papier de Pierre Alechinsky rassemble une centaine de pièces aux formats et techniques variés, des années 1940 jusqu'au derniers travaux, dans une déambulation colorée et rythmée.

Peintre et graveur belge naturalisé français, Pierre Alechinsky (1927-1993) fit partie du groupe CoBrA (COpenhague, BRuxelles Amsterdam) avec Jorn, Dotremont, Appel... La première collaboration avec PAB remonte à 1957. Ensemble, les deux hommes réalisent plus de 25 ouvrages de bibliophilie, jusqu'à la disparition de Pierre André Benoit. Au musée PAB, Alechinsky expose Peintures et livres en 1990 puis La Roue de l’Imprimerie en 2001. Il réalise en 1991 une fresque en lave émaillée, Petite falaise illustrée, qui accueille le visiteur dès son arrivée sur le perron. Le musée possède une collection remarquable d’œuvres de l'artiste datées de 1948 à 2004 : peintures à l'huile, estampes, céramiques, vitrail.

7/11 Mrac Occitanie - Sérignan

ALLONS. Nouvelle exposition des collections

La nouvelle exposition des collections du Musée régional d’art contemporain Occitanie emprunte son titre ALLONS à une peinture murale de l’artiste MCMitout. Cette injonction peut exprimer à la fois la consolation, l’affection, l’encouragement, l’agacement ou encore l’impatience. Ce mot - aux multiples entrées - a permis de rassembler et de faire dialoguer, dans ce nouvel accrochage des collections, des œuvres de plus de 40 artistes.

Dans cette exposition, le regard est porté sur des artistes dont les propositions font écho aux interrogations contemporaines, qu’elles soient écologiques, politiques ou poétiques. Ces artistes entretiennent un rapport au présent, tout en ouvrant des horizons permettant la construction d’un espace commun.

8/11 Mrac Occitanie - Sérignan

Armelle Caron. Le ressac des cahiers jaunes

Armelle Caron développe une œuvre qui interroge les lieux dans ce qu’ils ont de mémoriels, de géographiques ou de structurels en utilisant les ressorts de la poésie et de la couleur.

Au cabinet d’arts graphiques du Mrac, elle nous transporte dans ce qui pourrait être un déploiement de son atelier. Une hétérotopie qui convoque plusieurs lieux reliés par les vides qui les constituent. Regroupant des dessins, des esquisses, des objets, des maquettes ou encore plusieurs interventions murales in situ, Armelle Caron propose un imbroglio silencieux qui évoque di érents lieux. L’exposition devient alors un seul espace, qui à l’instar des rêves, superpose les mondes fragmentés pour en révéler un récit unifié.

9/11 Crac Occitanie - Sète

Yvonne Rainer : A Reader

Yvonne Rainer : A Reader explore l’héritage de la chorégraphe et cinéaste née en 1934, figure majeure de l’avant-garde new-yorkaise. Dès les années 1960, elle détourne le minimalisme pour interroger émotions, relations sociales et politiques, affirmant une pensée critique, féministe et queer. L’exposition adopte le format du reader — recueil de textes — en convoquant danse, cinéma, performance, arts visuels, littérature et archives. Aux côtés d’une rétrospective intégrale de ses films, de nombreux artistes contemporains (Atlas, Boudry/Lorenz, Maheke, Ntjam, Pendleton…) dialoguent avec son œuvre. Une publication bilingue accompagne ce projet inédit, rendant enfin accessibles en français ses écrits, entretiens et réflexions essentielles.

10/11 Musée d’art moderne de Céret - Céret

La main en visière, Nicolas Daubanes

Dans le cadre de sa Rentrée de l'art contemporain, le musée invite Nicolas Daubanes, artiste majeur de la scène contemporaine, dont le travail explore le monde carcéral à travers ses dessins, installations et vidéos. Cette exposition présente un ensemble significatif de ses œuvres, entre dessins à la limaille de fer et productions inédites.

11/11 Carré d’Art - Nîmes

Felipe Romero Beltrán, Bravo

Les projets artistiques de Felipe Romero Beltrán se fondent largement sur l’exploration des questions sociales, jouant de la tension que de nouveaux récits peuvent introduire dans le domaine de la photographie documentaire. La démarche de Romero Beltrán se caractérise par son engagement dans des projets au long cours nécessitant un travail de recherche minutieux.

Le projet Bravo qui se situe dans l’espace liminal du Rio Bravo (l’autre nom du Rio Grande), un site de tension perpétuelle et de migration où l’identité et la géographie se croisent. En se concentrant sur un tronçon de 270 kilomètres du fleuve, Bravo de Romero Beltrán construit un récit visuel insaisissable où le fleuve lui-même devient un protagoniste silencieux, façonnant la vie de ceux qui s’en approchent, mais qui apparaissent rarement dans le cadre. À travers des portraits dépouillés, des intérieurs austères et des paysages marqués, Bravo capture le temps suspendu de la migration, alors que ses sujets attendent, parfois pendant des années, dans l’ombre d’une traversée incertaine.

Exposition organisée par Fundación MAPFRE en collaboration avec Carré d’Art - Musée d’art contemporain de Nîmes.